Les jardins, refuges pour les plantes menacées

04.07.2022, Bettina Erne
Des espèces indigènes menacées pourraient être plus souvent plantées dans des jardins et des parcs. Des recommandations sont désormais disponibles pour ce que l’on appelle « Conservation Gardening ». Mis en œuvre à grande échelle, ce jardinage de conservation de la nature pourrait être un complément aux efforts existants pour la préservation de la biodiversité et associer plus de personnes à la protection de la nature.

Le potentiel des jardins et des espaces verts publics pour la conservation et la promotion ciblées d'espèces végétales menacées est important. C'est la conclusion à laquelle sont parvenus des chercheurs allemands. Le potentiel économique de ce que l'on appelle le "Conservation Gardening" (jardinage de conservation) existe : L'horticulture est un secteur économique important dans de nombreux pays. Rien qu'en Allemagne, près de 9 milliards d'euros ont été dépensés en 2018 pour les plantes, une tendance à la hausse. De même, la conscience du déclin des espèces a fortement augmenté dans la population allemande, selon les chercheurs.

Espèces menacées : besoins spéifiques

Les espèces menacées sont généralement spécifiques à un habitat donné, ce qui présente également des avantages pratiques. Beaucoup d'entre elles sont adaptées aux milieux secs et peuvent donc mieux faire face aux périodes de sécheresse dues au changement climatique que de nombreuses espèces actuellement utilisées en horticulture. Dans l'ensemble, cela pourrait conduire à une augmentation de la demande de plantes pour le "Conservation Gardening".

Impliquer les jardineries et les entreprises horticoles dans la promotion de la natur

Comme élément central du "Conservation Gardening", les chercheurs proposent de renforcer les liens entre les jardineries et le marché des semences indigènes. Pour cela, la multiplication de semences certifiées devrait être davantage soutenue financièrement. L'étiquetage permettrait d'attirer l'attention sur les avantages du "Conservation Gardening" dans les jardineries et d'encourager leur achat par des particuliers.

Promotion des plantes indigènes par le biais des marchés publics

Les critères d'attribution des marchés publics aux entreprises horticoles pourraient contribuer à promouvoir l'utilisation d'espèces végétales indigènes en déclin dans les espaces verts publics. Les chercheurs proposent également d'utiliser des listes spécifiques aux régions pour les espaces verts privés et publics. Les acteurs centraux en particulier pourraient également diffuser des connaissances sur la culture et l'entretien des plantes menacées (p. ex. les jardins botaniques, les universités, les associations de protection de la nature, les communautés de voisins ou l'administration publique).

Source: iDiv.de und IBS Info Biodiversité Suisse 

Littérature:
Segar J., Callaghan C.T., Ladouceur E., Meya J.N., Pereira H.M., Perino A., Staude I.R. (2022): Urban conservation gardening in the decade of restoration. Nature sustainability. DOI: 10.1038/s41893-022-00882-z

Lien vers l'étude (libre d'accès)